C’est une notion – ou définition – qui m’est propre. J’ai ressenti comme nécessaire de catégoriser la pointe des pratiques de l’artiste qui se situent purement dans la recherche, sous ce vocable de “Travail d’Expression”. Cela place l’artiste, comme somnambule sur le fil de l’histoire de l’art. Pierre Kauffmann

Le portrait est un exercice jubilatoire et le pratiquer me semble une révérence vis-à-vis du modèle. Au-delà de l’étude morphologique et psychologique, c’est l’empathie qui rend l’œuvre heureuse. Les trois dimensions de la sculpture permettent aussi une infinité d’angles de vues qui ne lassent pas la fréquentation des bustes qui offrent une présence toujours ravivée.

La création n’est pas toujours la page blanche !… Elle part souvent d’une question, qui suscite des contingences, s’ensuit alors l’invention pour s’en échapper ; j’entends par “échapper”, non pas fuir la réalité, tout au contraire, mais pour s’y frotter fort, y prendre appui et la sublimer, en crever l’écran, la réenchanter d’une surréalité. L’ordre de la commande rejoint ces sentiments précédemment évoqués, avec cette grâce particulière qui fait que les impératifs nous viennent de l’extérieur : soit de la part du commanditaire ou bien du lieu récipiendaire. Le travail de composition est similaire, dans le sens où les contraintes sont par exemple les styles, avec leurs grammaires et leurs vocabulaires, ou encore le genre, la marionnette par exemple.

La restauration des œuvres d’art est un devoir vis à vis de ses pairs ; le temps y est aboli et permet le dialogue de pleins pieds avec eux. Cela me fait penser à Michel de Montaigne en sa tour, et son intimité avec les philosophes de la basse et haute antiquité. La restauration est aussi un acte d’humilité, qui rassure le praticien, lui offrant à titre de repos une paix sereine qui sort l’artiste du vertige de la création, c’est une sorte de contre point et un ressourcement Nota : Les quelques exemples montrés ici ne sont pas exhaustifs, ils ont valeur d’exemples (j’aurais préféré produire des travaux effectués alors que j’étais de 1979 à 1981 salarié pour les M-H où m’ont été confiées des missions vraiment exceptionnelles, mais bien que les souvenirs soient vifs, j’en ai perdu toutes le photographies d’alors.)