Vénus et Adonis

Hauteur : 2,50 m.

Description :

Les deux premières photographies montre l’œuvre telle qu’elle devait m’être confiée avec ses manques (bras et autres) mais c’était sans compter avec une accident : le choc a fait choir le groupe sculpté de son piédestal, qui s’est brisé en de multiples morceaux…

Mémoire quant à la restauration du groupe sculpté -Vénus & Adonis- Facture XXVIII ième siècle -Parc du château Raba
État antérieur :
Le groupe sculpté en pierre calcaire fine genre « Charente » était entre autres, dans un état d’érosion avancé sans compter les manques, les accidents – ensuite la chute qui l’a brisé en de nombreux fragments a aussi pulvérisé certains d’entre eux :
1) L’anatomie était en de très nombreux endroits considérablement desquamée
2) On constatait de nombreux manques anatomiques, comme le sexe d’Adonis, une partie du bras, avant-bras et main d’Adonis, ainsi que différents doigts des deux personnages et des traits des visages incertains aux yeux rongés ; la chevelure considérablement érodée est à reprendre.
3) de nombreux éclats qui d’après études approfondies correspondent à des tirs d’armes à feux – ainsi on remarque des impacts frontaux et d’autres de biais et les dégâts qui s’en suivirent.
4) Toute la sculpture étaient couverte et rongée de mousses et de champignons microscopiques, ayant eu pour effet de colorer la pierre en profondeur – pour les moisissures le terme à été de pourrir la pierre en profondeur (plus particulièrement sur les hauts), pour d’autres endroits au contraire un calcin très dur s’était formé et avait changé la couleur de la pierre naturelle, qui pour recouvrer sa nature a due être taillée partout sur 3 millimètres et galbée à nouveau pour retrouver le dessin originel.
5) la pièce au-delà de cet état a subi un choc et a chu depuis son piédestal pour se briser en de multiples morceaux : sept principaux sans compter des éclats inutilisables.
Phases de restaurations :
En premier lieu il s’agissait de rassembler les fragments, le plus intelligemment possible en faisant cas de toutes mes compétences et expertises et notamment pour une phase très délicate pour ce qui concernait la partie verticale à rassembler où six points d’ancrages devaient s’ajuster d’un coup d’un seul ; j’eus pour ce faire recours à des longueurs de broches différenciées. Le choix de la colle « Araldite Epoxy » s’est imposée pour les maintenir, colle lente de prise et agrée M-H – pour le socle ce fut plus simple.
Pour les parties manquantes j’ai trouvé un type de pierre correspondant à l’original qui se trouvait avoir le même grain, la même dureté, et la même tonalité sur le plan de la couleur : la pierre de Caen. Pour le ragréage j’ai utilisé du « Minerstone »(agréé M-H) que j’ai néanmoins tamisé et teinté pour être en adéquation avec le grain désiré.
Les parties manquantes ont fait avant exécution, l’objet d’un rafraichissement géométrique des points de contacts à minima sur lesquels se sont appuyées des maquettes à ossatures plâtre (pour relever d’une manière certaines les points d’ancrages) et en plastiline pour la recherche du modelé qui sera à reproduire. Les masses capables ont ensuite été ajustées et maintenus par des broches pour être ensuite sculptés.
Un ravalement intelligent s’est effectué sur toute la surface de la sculpture, consistant dans l’étude des formes point par point et la taille de parties rebelles (calcin ayant une couleur inadéquate) ou trop molles (de par les moisissures) et l’action de sculpter à nouveau dans le respect du message qu’a délivré l’auteur initial et de restituer le dessin (notamment pour les parties effacées et les éclats qui parfois se situaient dans des zones d’expression).
Groupe sculpté terminé (cf. photos série D) :
J’ai dû me résoudre à passer un badigeon à base de chaux grasse à cause de taches persistantes notamment dans les hauts dues aux moisissures que je ne pouvais me résoudre à tailler plus profondément car se situant pour beaucoup dans les visages jusques aux épaules des sujets.
Réflexions quant au socle :
Le socle sur lequel était le groupe sculpté est lui aussi à reconstruire, mais il me semble qu’il ne soit pas d’origine ni non plus à son emplacement – cela m’ayant été relayé par M. Humbert qui pense que des photos d’origines existent. En tout état de cause, il pourrait être judicieux de réfléchir sur l’emplacement de réception de la sculpture et d’y édifier le piédestal ou en extérieur (avec fondation du socle) ou encore en intérieur (sans fondation) et de le faire élaborer par des tailleurs de pierre si possible avant le transport que j’ai compté dans mon devis, par un camion grue, qui pourrait ainsi le décharger directement sur son piédestal, ce qui éviterait de multiples manutentions.

Pierre Kauffmann – Sculpteur

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